- 485 pages
- 158 x 240 mm
- 2021
- 978-2-84654-569-3
- 36 €
L’histoire de la colonie de New York ne peut être dissociée de celle de l’esclavage. En effet, l’esclavage fut implanté dès l’arrivée des premiers colons néerlandais en 1624 et se développa parallèlement à la colonie, s’étendant dans les régions rurales autour de l’île de Manhattan et s’ancrant à tous les niveaux de cette jeune société coloniale. Si le statut de l’esclave n’était pas encore véritablement codifié à l’époque néerlandaise, il le fut progressivement après la conquête anglaise de 1664 jusqu’en 1712, date de la première révolte d’esclaves sur le continent nord-américain. Ce cadre législatif qui liait indéfectiblement le statut servile à la couleur de peau façonna les mentalités et renforça les préjugés raciaux que les colons avaient hérités de la Renaissance. Or, la rigidité de ce cadre ne put se conformer parfaitement à la réalité de l’environnement new-yorkais qui réclamait des esclaves une grande mobilité et une certaine autonomie et qui tolérait, depuis la période néerlandaise, la présence d’une communauté de Noirs libres, laquelle permit de conforter les esclaves dans leur volonté de s’affirmer culturellement et de résister à leur condition. Ainsi l’esclavage fut loin d’être cette « institution particulière » chère au Sud mais était répandu sur l’ensemble du territoire américain depuis ses origines.